Notre équipe va mettre en pleine lumière ce papier qui vient de paraître, dont la thématique est «Actualité française».
L’Allemagne répertorie ses bunkers et abris. La Suisse, la Suède et la Pologne les rénovent. Face aux risques d’un conflit généralisé et potentiellement nucléaire face à la Russie, ces pays européens comptent et réhabilitent tout ce qui pourrait servir de près ou de loin à abriter la population. L’Allemagne compte 579 bunkers qui datent pour la plupart de la Seconde Guerre mondiale ou de la Guerre froide. De quoi accueillir 480 000 personnes sur une population de 83 millions d’habitants. Dès février 2022, l’État allemand avait stoppé la vente de ses bunkers, dont 300 avaient déjà trouvé acquéreurs.
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De son côté, la Suisse compte 9,3 millions de places protégées dans près de 370 000 abris pour environ 8,7 millions d’habitants. Depuis 1962, chaque habitant a le droit d’avoir une place protégée sous terre, stipule la loi helvétique.À LIRE AUSSI Faut-il prendre les menaces nucléaires de Poutine au sérieux ?
Et la France ? « En 2017, la France comptait à peine un millier d’abris sur son sol, pour la plupart bâtis dans les années 1980. Six cents de ces structures étaient de nature militaire et environ 400 autres étaient des abris civils privés », pointait en février 2023 le sénateur Olivier Paccaud (LR) lors d’une question écrite. Un taux de protection contre le risque nucléaire « à peine supérieur à 0 % », s’alarmait l’élu de l’Oise.
« Depuis 1964, la dissuasion nucléaire protège en permanence la France de toute menace d’agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux, quelle qu’en soit la forme », répondait la Première ministre d’alors, Élisabeth Borne. Celle-ci repose sur les Forces aériennes stratégiques (FAS), la Force aéronavale nucléaire (FANU) et les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).
Dissuasion nucléaire française
« Fondamentalement, donc, la dissuasion nucléaire vise à empêcher la guerre. Ce concept et l’investissement constant consenti par la France depuis plus de soixante ans dans ses forces nucléaires pour le rendre parfaitement crédible nous distinguent de nos partenaires européens, dont certains, comme le mentionne la question, ont fondé une partie de leur défense sur la construction d’abris antiatomiques. »
Une réponse qui sonnait comme une fin de non-recevoir, mais qui ne donnait pas non plus le nombre d’abris opérationnels en France, ni leur répartition sur le territoire. Faudrait-il alors s’inquiéter et construire bunkers et abris partout dans l’Hexagone ? « Cela ne sert à rien en cas d’attaque nucléaire globale, juge Stéphane Audrand. La France métropolitaine n’a pas de profondeur stratégique comme les États-Unis, où des petites villes isolées pourraient échapper au feu nucléaire. »À LIRE AUSSI Dissuasion nucléaire : l’insoutenable légèreté de Macron
Les sites stratégiques liés à la dissuasion nucléaire, comme le PC Jupiter sous l’Élysée, sont eux des bunkers profondément enfouis sous terre, capables de résister à des frappes « désarmantes » et donc de riposter.
« En revanche, on pourrait mieux préparer la population à des crises climatiques ou des actes de sabotage sur des infrastructures critiques comme l’eau ou l’électricité », estime le consultant en risques internationaux. Le gouvernement a bien une page Internet intitulée « Risques » et donnant quelques conseils et l’attitude à adopter en cas d’attaque terroriste ou de cyberattaque, qui se résument à quelques visuels.
Un peu léger comparé à la Suède, qui distribue cinq millions d’exemplaires d’un livret de 32 pages afin de préparer sa population aux risques de guerre, notamment les bombardements aériens. Outre les abris listés par le gouvernement suédois (64 000 pour un total de 7 millions de places), les caves, garages et stations de métro souterrains sont conseillés pour s’abriter.
Faire peur à l’Allemagne
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L’Allemagne, sans dissuasion nucléaire souveraine, ne se trouve pas dans la même position que la France. Elle reste dépendante du parapluie américain, de moins en moins fiable alors que Donald Trump affiche une ligne isolationniste pour son pays. « Elle réactive une vieille peur, celle d’être de nouveau, comme lors de la Guerre froide, un potentiel champ de bataille, avec l’utilisation d’armes nucléaires tactiques », analyse Stéphane Audrand.
Le tir d’un missile balistique intercontinental de moyenne portée russe sur la ville ukrainienne de Dniepr, le 21 novembre dernier, a été perçu comme un signalement stratégique par les alliés de Kiev. Pourtant, la France a autorisé peu après l’Ukraine à faire usage des missiles de croisière Scalp pour frapper des cibles militaires en territoire russe. Or les stocks de ces missiles – ainsi que leurs frères anglais Storm Shadow – sont limités. Seuls restent les missiles allemands Taurus, que Berlin se refuse depuis plusieurs mois à livrer à l’Ukraine. « Ce tir a permis de faire peur et de paralyser un peu plus l’Allemagne au moment où son Chancelier est menacé politiquement », conclut Stéphane Audrand.
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