Des pas de danse qui ne passent pas. La dirigeante des Écologistes, Marine Tondelier, et son homologue du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, répondent aux critiques après la diffusion sur les réseaux sociaux de moments festifs d’une soirée des universités d’été du mouvement écologiste à Tours, samedi 24 août.

« Si ça choque certaines personnes, je m’en excuse », a déclaré Marine Tondelier au micro de RTL dimanche 25 août, au lendemain des faits, tout en précisant qu’elle ne comptait pas « passer la matinée à s’excuser ». « Je suis une femme politique sincère, franche, exemplaire, je ne bois pas, je ne fume pas, je ne prends aucune drogue, je ne bois même pas de café, je danse », s’est-elle justifiée.

La patronne des Écologistes a poursuivi son explication en citant une maxime selon elle en vogue dans son parti : « Si ta révolution ne sait pas danser, ne m’invite pas à ta révolution. » « C’est une manière de porter le combat dans plein de pays bien plus durs que la France », poursuit-elle. Et de demander : « La vie est grave tout le temps, alors qu’est-ce qu’on va faire ? […] On va arrêter de danser, de chanter, de rire ? »

Une « polémique grotesque »

Sur les réseaux sociaux, Olivier Faure déplore quant à lui une « polémique grotesque ». « Nous sortons d’une immense fête populaire, les JO, où nous avons partagé le bonheur d’être ensemble, où nous avons chanté, dansé, ri, applaudi, alors que le monde brûle et la guerre est à nos portes », écrit-il sur X. Pour le premier secrétaire du PS, les contempteurs sont de « tristes sires », « qui ne voient pas que la vie doit l’emporter ».

Samedi 24 août, lors d’une soirée organisée aux universités d’été des Écologistes à Tours, Marine Tondelier et Olivier Faure ont été filmés par une journaliste du Monde en train de danser sur le titre « J’irai où tu iras » de Céline Dion et Jean-Jacques Goldman, et de chanter « L’Envie » de Johnny Hallyday avec la députée Nouveau Front populaire (NFP) de la 11^e circonscription de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain.

Certains internautes et élus – à l’instar du député Renaissance Benjamin Haddad – reprochent aux deux danseurs d’avoir eu un moment de légèreté au soir de l’attaque antisémite menée contre une synagogue à la Grande-Motte.

Un crime pourtant dénoncé le jour même par les deux dirigeants du NFP. « L’antisémitisme n’est pas une option. C’est un délit qui conduit au crime », avait écrit Olivier Faure, tandis que Marine Tondelier avait qualifié d’« intolérable » l’attaque, et apporté « tout son soutien » à la communauté juive. Le port par le DJ d’un masque d’Emmanuel Macron est également pointé du doigt sur la Toile.

Pavel Dourov, PDG et fondateur de la messagerie cryptée Telegram, qui compte 900 millions d’utilisateurs, a été interpellé ce samedi à l’aéroport du Bourget. Le milliardaire franco-russe de 39 ans a été interpellé par les autorités françaises en vertu d’un mandat de recherche émis par l’Office français de lutte contre les violences sur mineurs.

Accompagné de son garde du corps et de son assistant, Dourov a été interpellé dans le terminal en début de soirée et placé en garde à vue, où il a passé la nuit. Il doit comparaître devant un tribunal dimanche, une situation qui a déjà provoqué une réaction virulente de Moscou, accusant Paris de refuser de coopérer.

Modération insuffisante, contenu illégal

Pavel Dourov est dans le collimateur de la justice française pour plusieurs délits liés à l’utilisation de sa plateforme Telegram. La messagerie est accusée de faciliter des activités criminelles telles que la fraude, le trafic de drogue, le cyberharcèlement et le crime organisé. La justice reproche également à la plateforme de faire l’apologie du terrorisme, notamment envers les mineurs. Telegram est également accusée de ne pas coopérer avec les autorités et de ne pas assurer la modération de la plateforme.

900 millions d’utilisateurs

Telegram compte près de 900 millions d’utilisateurs actifs. Elle ambitionne de dépasser le milliard dans l’année à venir. L’application est particulièrement appréciée des utilisateurs pour son chiffrement de bout en bout, qui assure une confidentialité maximale des échanges. Contrairement à d’autres plateformes, Telegram s’est toujours engagée à protéger les données de ses utilisateurs et à ne jamais les divulguer, une position qui lui a valu des critiques et une surveillance accrue des autorités, en Europe, mais aussi, et peut-être surtout, aux États-Unis.
Ses groupes de discussion peuvent réunir jusqu’à 200 000 personnes. Telegram est régulièrement accusé d’encourager la diffusion virale de fausses informations et de contenus haineux. Mais cette popularité croissante, ainsi que le caractère infalsifiable des messages échangés, ne plaisent pas à tout le monde, notamment aux services de sécurité.

Messagerie inviolable

Basé à Dubaï, Telegram refuse d’appliquer les règles de modération imposées par plusieurs pays. Malgré les demandes de l’Union européenne de se conformer à la nouvelle législation sur les contenus en ligne, Pavel Dourov reste inflexible. Le milliardaire franco-russe a récemment expliqué avoir eu l’idée de créer un service de messagerie cryptée après avoir subi des pressions de la part des autorités russes alors qu’il dirigeait VK (VKontakte), un réseau social qu’il a fondé avant de quitter la Russie en 2014.

Pavel Durov a quitté la Russie lorsque le gouvernement a tenté de contrôler son entreprise de médias sociaux, Telegram. Mais en fin de compte, ce n’est pas Poutine qui l’a arrêté pour avoir permis au public d’exercer sa liberté d’expression. C’est un pays occidental, allié de l’administration Biden et membre enthousiaste de l’OTAN…

— Tucker Carlson (@TuckerCarlson) 24 août 2024

MIKE BENZ, ANCIEN DU DÉPARTEMENT D’ÉTAT , FAIT DES RÉVÉLATIONS EXPLOSIVES SUR LES DESSOUS DE L’ARRESTATION DE PAVEL DUROV
L’arrestation à Paris du fondateur de Telegram tend à prouver que Macron agit à la demande des services américains et en étroite concertation avec eux. pic.twitter.com/9YEpgo00dI

— François Asselineau (@f_asselineau) 25 août 2024

L’arrestation de @Durov C’est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme, à savoir la liberté d’expression et d’association. Je suis surpris et profondément attristé que Macron en soit arrivé à prendre des otages pour accéder à des communications privées. Cela porte atteinte non seulement à la France, mais aussi au monde entier.

— Edward Snowden (@Snowden) 25 août 2024

Les discussions autour d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ont échoué après le rejet par le Hamas palestinien des « diktats américains ». Après plus de dix mois de guerre, des négociations se sont tenues à Doha jeudi et vendredi entre Israël et les pays médiateurs – les États-Unis, le Qatar et l’Égypte –, au terme desquelles une proposition d’accord remaniée a été faite par les États-Unis, principal allié de l’État hébreu.

Pour les États-Unis, un cessez-le-feu permettrait d’éviter une escalade militaire régionale après la menace brandie par l’Iran et ses alliés de venger l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, le 31 juillet, ainsi que celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr. Ce dernier avait été tué près de Beyrouth après une frappe revendiquée par Israël.

Le refus de négocier du Hamas

N’ayant pas participé aux dernières discussions, le Hamas refuse de négocier davantage et souhaite une application du plan annoncé par le président américain Joe Biden le 31 mai. Ce plan prévoit une première phase avec une trêve d’une durée de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones les plus densément peuplées de Gaza, ainsi que la libération d’otages enlevés le 7 octobre.

Le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza interviendrait par la suite lors d’une seconde phase. Estimant que la dernière proposition américaine serait synonyme d’un « énorme retour en arrière », Sami Abou Zohri, un cadre du Hamas, a estimé que l’annonce d’un prochain cessez-le-feu était une « illusion ».

À LIRE AUSSI Négociations autour d’un cessez-le-feu à Gaza : le Hamas veut un retrait « complet » d’IsraëlAfin de justifier son absence à la table des négociations, le Hamas accuse Israël d’avoir ajouté de « nouvelles conditions » au texte initial, parmi lesquelles le « maintien de troupes » israéliennes à la frontière égyptienne avec Gaza, de même qu’un « droit de veto » sur les prisonniers palestiniens pouvant être échangés contre les otages israéliens.

Dans l’optique d’une nouvelle trêve, les négociations doivent reprendre la semaine prochaine au Caire, alors que le président Fattah al-Sissi a mis en garde, après un entretien avec le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, contre le « cercle vicieux et dangereux d’instabilité ». Les négociations reprendront la semaine prochaine au Caire.