Notre équipe vient de découvrir ce post sur le propos « Actualité française ». Avec régal nous vous en fournissons l’essentiel plus bas.
Pas question pour le maire de Nice de se laisser déstabiliser par la victoire de son ennemi juré, Éric Ciotti, aux dernières législatives, qu’il évacue d’une pirouette : « Je n’étais pas candidat. » Il faut dire que le vice-président d’Horizons a d’autres chats à fouetter pour le moment : côté face, la préparation de la Conférence des Nations unies sur l’Océan qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin ; côté pile : la lutte contre le narcotrafic, qui ronge les quartiers périphériques des Moulins et des Liserons. Sur ce sujet, Christian Estrosi surfe sur les déclarations du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour durcir son discours. Une façon, l’air de rien, de mettre un pied sur le terrain de son rival, qu’il aura à affronter en 2026.
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Le Point : Comment abordez-vous la dernière partie de votre mandat ?
Christian Estrosi : Dans une grande quiétude. On commence à voir la physionomie de Nice telle que nous l’avions imaginée en 2008. Elle a rattrapé son retard sur les autres grandes métropoles. C’est une ville rassurée, qui a repris goût dans l’avenir. Forbes l’a classée 5e ville européenne pour les investissements. Nous y accueillons les événements les plus importants : l’arrivée du Tour de France, la conférence des Nations unies sur l’océan 2025 ; nous la préparons à être capitale des JO d’hiver 2030 sur les sports de glace. Nous anticipons le changement climatique en inaugurant chaque mois des îlots de fraîcheur. Nous en faisons une ville plus sûre ; j’ai suffisamment été taxé de Big Brother pour ne pas avoir honte de le revendiquer.
Vous élaborez une convention avec le parquet et la CAF pour supprimer les allocations aux trafiquants de drogue et à leur famille. Pourquoi ce durcissement ?
Le narcotrafic est presque un narcoterrorisme. Le gouvernement devrait en faire une grande cause nationale. En trois ans, nous avons expulsé du parc social 150 familles qui vivaient de la drogue. Cette convention est dans la continuité. Faire l’autruche, c’est être complice. Fini, la culture de l’excuse ! Je vois d’ailleurs avec intérêt la fermeté affichée par Bruno Retailleau et les déclarations du ministre chargé de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, en faveur du renforcement des règles d’intervention de la police municipale.
Vous voulez rétablir les contrôles à la frontière italienne, sur le modèle allemand. Là aussi, vous voyez en Bruno Retailleau un allié ?
Oui, plutôt. Les filières de narcotrafic nous envoient des jeunes de moins de 16 ans clandestins, parce qu’ils savent qu’il y a l’excuse de minorité. Mais le contrôle aux frontières n’est qu’un aspect, il doit y avoir une politique migratoire beaucoup plus vaste, c’est une attente profonde des Français. Regarder ailleurs, c’est nourrir le populisme.
N’avez-vous pas été choqué par les propos du ministre de l’Intérieur sur l’État de droit ?
Non. Pour moi, l’État de droit, c’est respecter le droit pleinement et entièrement. L’État s’est délesté de trop de pouvoirs. Va-t-on encore longtemps laisser le contrôle des libertés à la Cnil ? C’est au politique de fixer les limites. Je me réjouis que Michel Barnier propose que nous puissions enfin utiliser l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale.
Craignez-vous que les collectivités locales soient mises à contribution pour réduire le déficit ?
Michel Barnier sait qu’il serait improductif d’empêcher les collectivités d’investir : ce serait des recettes fiscales en moins et des dépenses sociales en plus. S’il y a un effort collectif à faire, il ne peut que se limiter à une stabilisation temporaire des dotations.
Êtes-vous favorable aux hausses d’impôts pour les grandes entreprises et les plus aisés ?
Je suis gaulliste : les grands groupes qui dégagent de gros dividendes doivent être taxés s’il n’y a pas une juste redistribution entre actionnaires et salariés. Si des impôts étaient créés, d’autres taxes, injustes, devraient être supprimées, comme les droits de mutation. Mais il faut surtout opérer un examen de conscience en regardant sans tabou l’ensemble des dépenses publiques, des aides sociales aux dispositifs de réduction du coût du travail.
À Nice, vous avez pourtant augmenté la taxe foncière…
Je ne l’avais pas augmentée depuis 2009, et j’ai attendu la suppression effective de la taxe d’habitation pour le faire. Il s’agit d’augmenter notre capacité d’autofinancement. Nous suivons les recommandations de la chambre régionale des comptes, selon laquelle nous aurions pu accroître nos recettes de 80 millions d’euros en 2022 si nous avions appliqué le taux moyen qu’appliquent les villes de plus de 150 000 habitants. Nous demeurons d’ailleurs au plus faible taux par rapport à celles-ci.
Aux législatives, Éric Ciotti et ses alliés ont remporté les trois circonscriptions de Nice. Cet ancrage vous inquiète-t-il pour les municipales ?
Je n’étais pas candidat aux législatives… §
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