Plongée dans le chaos depuis le coup d’État de 2021 contre Aung San Suu Kyi et la rébellion de plusieurs groupes d’opposants à l’armée, la Birmanie « s’enfoncer dans une spirale sans fin de violences militaires » selon un Haut commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU. Il appelle la communauté internationale à un sursaut pour mettre fin au bain de sang.
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Au moins 4 000 personnes ont été tuées dans les violences qui ont suivi le coup d’État de 2021 en Birmanie. Et celles-ci semblent aller crescendo. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a constaté « une hausse significative » des violations graves des droits humains, faisant état de 22 incidents au cours desquels dix personnes ou plus ont été tuées, principalement dans les régions du centre. Depuis un an, le nombre d’attaques aériennes de l’armée sur les populations civiles a plus que doublé, souligne notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche.
Les tueries de masse sont désormais monnaie courante, explique Volker Türk, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme : « D’après les témoignages que nous avons recueillis, les soldats sont entrés dans les villages et ont encerclé tous ceux qui n’avaient pas fui pour ensuite les exécuter. Ils ont utilisé des méthodes ignobles pour infliger des douleurs indescriptibles à la population : leurs victimes ont été brûlées vives, décapitées, démembrées, violées, tabassées. Ils ont également utilisé des civils comme boucliers humains contre des attaques ou des mines. C’est l’inhumanité dans sa forme la plus vile. »
Volker Türk appelle à saisir la CPI
Près de 24 000 maisons et bâtiments ont été incendiés cette année dans le cadre de la stratégie de répression orchestrée par la junte envers ses adversaires, qu’elle traite de « terroristes ». Les groupes de résistance au pouvoir sont également impliqués dans des meurtres de civils accusés de collaborer avec le régime militaire, a affirmé l’ONU.
La juinte n’hésite pas non plus à utiliser la faim comme arme de guerre. En privé les populations, notamment la minorité Rohingya, d’accès à l’aide humanitaire. Tout cela ne peut plus durer, dit Volker Türk : « Nous devons changer notre manière d’aborder la situation en Birmanie. Le peuple birman subit depuis trop longtemps l’indifférence de la communauté internationale à ses souffrances. »
La CPI doit donc se saisir du dossier birman, selon le Haut commissaire, sur recommandation du Conseil de sécurité de l’ONU. Un scénario improbable, quand on sait que la Russie et la Chine continueront de vendre des armes à la junte.
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