L’experte allemande en désarmement Angela Kane a enquêté sur le tueur en série Charles Sobhraj à Bangkok dans les années 1970, aidant à obtenir son arrestation.
Maintenant, alors que le criminel français de 78 ans est sur le point d’être libéré de la prison népalaise, Kane est « curieux » de voir ce qui se passera ensuite.
Sobhraj a commis une série de meurtres à travers l’Asie, décrits dans la série Netflix « The Serpent ».
Il attendait toujours sa sortie de prison jeudi après qu’un tribunal de Katmandou ait ordonné sa libération pour des raisons de santé.
Kane, aujourd’hui âgée de 74 ans, a déclaré qu’elle vivait en Thaïlande avec son mari diplomate lorsque l’ambassade des Pays-Bas a reçu une lettre des parents inquiets de deux routards qui n’avaient pas été en contact depuis des semaines.
C’est ainsi que l’histoire a commencé à « se démêler », a déclaré Kane à l’AFP depuis Vienne, en Autriche, où elle est spécialiste du désarmement nucléaire et vice-présidente de l’Institut international pour la paix.
À un moment donné, Kane et son mari ont découvert que les voisins de Sobhraj avaient repéré les touristes disparus, a-t-elle déclaré.
Les deux enquêteurs amateurs ont été frustrés lorsqu’ils ont appris que le tueur s’était enfui, mais ont continué à creuser.
Ils ont rassemblé « toute une liste d’adresses », ont découvert le sac à main d’une Néerlandaise disparue dans l’appartement où Sobhraj avait séjourné, et Kane a aidé à traduire des indices dans un journal.
Ils ont transmis les informations qu’ils avaient recueillies à l’agence de police internationale Interpol, où l’officier de police thaïlandais Sompol Suthimai « a pris l’affaire très au sérieux ».
Sobhraj a été arrêté en Inde en 1976 et y a finalement passé 21 ans en prison, avec une brève pause en 1986 lorsqu’il s’est échappé et a de nouveau été arrêté dans l’État côtier de Goa.
Libéré en 1997, Sobhraj a vécu à Paris, donnant des interviews rémunérées à des journalistes, mais est retourné au Népal en 2003, où il a ensuite été emprisonné.
Sobhraj a été lié à plus de 20 meurtres à travers l’Asie.
Se faisant passer pour un marchand de pierres précieuses, il se lierait d’amitié avec ses victimes, dont beaucoup étaient des routards occidentaux sur la piste hippie des années 1970, avant de les droguer, de les voler et de les assassiner.
– ‘Femme de diplomate’ –
Kane est déçue de la façon dont elle dit que la série Netflix la dépeint – elle a déclaré à l’AFP qu’elle était bien plus que « la femme du diplomate ».
« J’ai joué un rôle très important dans tout cela, ce qui, à mon grand regret, était très sous-estimé », a-t-elle déclaré.
« J’étais beaucoup plus fougueux et j’étais beaucoup plus sûr de moi que jamais. »
Kane se séparerait plus tard de son mari. Elle a dit qu’il était important « d’avancer… Et tout le monde ne ressentait pas cela ».
Son travail l’a amenée plusieurs fois au Népal pendant que Sobhraj était derrière les barreaux, mais elle n’a jamais voulu le rencontrer.
« C’est un être humain ignoble », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle trouvait « répréhensible » qu’il puisse encore gagner de l’argent grâce à la publicité.
Elle a dit qu’elle était « curieuse » de voir ce qu’il adviendra de Sobhraj.
Mais « je pense qu’à un moment donné, l’intérêt pour lui en tant que tueur en série et l’intérêt des gens pour lui vont décliner », a-t-elle déclaré.
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