Le sommet européen qui s’ouvre ce jeudi 14 décembre à Bruxelles aura l’Ukraine comme enjeu principal, du côté des préoccupations pour le budget commun de l’Union européenne. Un budget dont quelque 50 milliards d’euros sur quatre ans pourrait être réservé à Kiev. L’intention des Européens est d’envoyer un signal politique fort de leur soutien à l’Ukraine dans la durée, d’autant que le soutien des États-Unis chancelle. Et pour les 27, le signal le plus fort, c’est celui de l’élargissement, mais un élargissement sous condition.
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de notre correspondant à Bruxelles,
La Commission européenne a annoncé, début mars 2022, qu’elle lancerait l’examen de la candidature de l’Ukraine à rejoindre l’UE, une candidature octroyée en juin suivant et saluée comme une décision historique. Mais dès le départ, les Européens ont posé sept conditions pour pouvoir transformer l’essai, c’est-à-dire passer à l’étape suivante, l’ouverture de négociations d’adhésion. Sept conditions dont la lutte contre la corruption.
L’ouverture de ces négociations d’adhésion, au menu des 27 à Bruxelles ce jeudi, signifie que l’Ukraine a fait au moins partiellement ce qu’il fallait pour satisfaire aux conditions de l’UE et lutter contre la corruption. Dans fils rapport, il y a un mois, la Commission a validé quatre des sept critères : la sélection des juges de la Cour constitutionnelle, l’intégrité des candidats au Haut conseil de la justice, la législation sur le blanchiment et l’indépendance des médias. Il restait donc des préoccupations pour les droits des minorités, mais surtout pour la lutte contre la corruption et l’influence des oligarques.
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Des avancées fondamentales, car aux yeux de l’Union européenne, l’Ukraine n’avait pas une bonne image sur le plan de la corruption. Mais les Européens considèrent, pour ainsi dire, qu’à tout choix malheur est bon car, selon eux, la guerre aura eu pour effet de permettre à l’Ukraine de lancer un grand nettoyage à une vitesse inégalée par d’autres pays candidats.
Les limogeages et les arrestations au sommet de l’appareils militaires ou judiciaire ont été scrutés de près par les 27 capitales et la Commission européenne parle d’excellents progrès. C’est d’autant plus le cas depuis vendredi dernier et l’adoption de quatre projets de loi à Kiev dont ceux qui portent sur les contrôles et déclarations de patrimoine.
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Est-ce une garantie pour un feu vert ce jeudi du 27 à l’ouverture des négociations d’adhésion ?
Malheureusement pour les espoirs de Volodymyr Zelensky, la corruption reste un obstacle car elle est montée en épingle par le Premier ministre hongrois. Viktor Orbán se pose en champion de l’opposition à ces négociations. Vendredi dernier, le jour même du vote au Parlement ukrainien, le premier ministre magyar a déclaré que le pays était connu comme l’un des plus corrompus au monde et que l’idée d’un élargissement était selon lui « une blague ». Certains n’ont pas manqué de relever l’ironie de cette prise de position puisque la Hongrie est en délicatesse avec les règles européennes de l’État de droit, mais il reste que le pays possède comme les autres un droit de veto à toute décision. d’élargissement.
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