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Actualités france: l’Arabie saoudite aux côtés des Palestiniens

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Les longues négociations autour d’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël remettaient en doute le soutien de Riyad à la cause palestinienne. Alors qu’un nouveau cycle de traction a débuté jeudi 8 février pour un possible accord de trêve entre Israël et le Hamas, le royaume saoudien a cette fois exprimé clairement sa position : il n’y aura pas de relations diplomatiques avec Israël tant qu’ un État palestinien ne sera pas reconnu dans les frontières de 1967.

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L’Arabie Saoudite a remis « les points sur les i » mercredi 7 février. Il n’y aura pas de normalisation avec Israël sans cessez-le-feu à Gaza et sans création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Ce communiqué fait écho aux déclarations du porte-parole de la Sécurité nationale américaine. En début de semaine, John Kirby avait laissé entendre que les Saoudiens pourraient normaliser leurs relations avec Israël avant même la fin des combats à Gaza.

La normalisation entre les deux alliés de Washington est l’un des grands chantiers menés par le président américain Joe Biden. Son précédent Donald Trump avait réussi à faire signer les accords d’Abraham en 2020 et 2021 qui officialisaient le rapprochement entre Israël et les Émirats arabes unis, le Maroc, Bahreïn et le Soudan.

Mais les négociations avec Riyad sont plus longues. En public, l’Arabie saoudite était jusqu’à présent conservée floue sur ses demandes, notamment en ce qui concerne la question palestinienne. « Il est certain qu’il y avait des demandes plus que symboliques en ce qui concernent la question palestinienne.explique Aziz Alghashian chercheur saoudien spécialisé sur la politique étrangère du pays. Mais ils ne voulaient pas compliquer les discussions également en cours entre Washington et les Palestiniens. »

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Avant le 7 octobre, les négociations semblaient s’intensifier à la présidentielle américaine prévue le 5 novembre 2024. Mais depuis, la guerre à Gaza a éclaté, bouleversant l’équilibre régional. « Auparavant, le conflit israélo-palestinien était une cause arabe et musulmanerappelle Aziz Alghashian. C’est maintenant une problématique de sécurité régionale. Donc aujourd’hui l’Arabie saoudite ne veut pas porter la responsabilité d’un plus grand conflit dans le futur, si elle accepte la normalisation maintenant sans une solution palestinienne qui réponde réellement à la souffrance des Palestiniens. »

Riyad s’impose donc aux côtés des Palestiniens, quitte à contredire la Maison Blanche. Elle ajoute sa voix aux nombreux pays qui évoquent aujourd’hui une solution à deux États de manière plus ou moins concrète.

Un jeu d’équilibriste

Il en va aussi pour l’Arabie saoudite de tenir son rôle de grande puissance régionale. Depuis Téhéran et à travers l’hache de la résistance, l’Iran s’est particulièrement affiché en soutien à la cause palestinienne depuis le début de la guerre. En Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen, les groupes armés qu’ils soutiennent font simultanément monter la pression pour un cessez-le-feu à Gaza.

Autre concurrent d’influence dans la région, le Qatar qui s’est imposé en médiateur régional. C’est à Doha qu’ont lieu la majorité des négociations actuelles pour trouver un enjeu à la guerre à Gaza. Il héberge un grand parti des dirigeants politiques du Hamas.

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Les Émirats arabes unis, eux, restent silencieux sur la question. Suite aux accords d’Abraham, ils ont lancé de nombreux échanges économiques et stratégiques avec Israël.

Riyad entend là jouer sa propre carte, celle du multilatéralisme. Une stratégie adoptée depuis plusieurs années, comme le rappelle Aziz Alghashian : « Le calcul saoudien est d’encourager une autogestion régionale. Une région dépend moinsante des facteurs internationaux. C’est pour cela que Riyad essaie de maintenir cette espèce de neutralité positive. On a d’ailleurs pu le voir au sujet de la guerre en Ukraine. L’Arabie saoudite refuse de choisir un camp parce que quelqu’un lui aurait dit de le faire. L’idée est de dire : « Nous serons peut-être plus gagnants si nous travaillons ensemble au sein de la région » ».

Parallèlement aux discussions avec Israël, Riyad a d’ailleurs entamé une détente avec Téhéran, concrétisée par la réouverture de leurs ambassades respectives à l’été dernier. Ce jeu d’équilibriste est bien sûr plus complexe à mener dans le contexte actuel. En tant que leader du monde arabe, Riyad se doit de se tenir aux côtés des Palestiniens. Parallèlement, Israël est de plus en plus isolé sur la scène internationale, et Washington peine à lui trouver des alliés.

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