Michel Barnier a la cote. C’est le principal enseignement de notre dernier baromètre Le Point-Cluster17. En un mois, il passe de la 5^e à la 2^e place du classement des personnalités politiques. Le locataire de Matignon est désormais aussi populaire que Marine Le Pen, en baisse de trois points depuis le mois d’octobre. « Dans un climat d’instabilité, Barnier semble rassurer, relève Stéphane Fournier, analyste chez Cluster17. Il est très apprécié par l’électorat macroniste, qui aimerait le voir rester à son poste. »

En miroir, Gabriel Attal et Gérald Darmanin – qui ont joué ces temps-ci les « enfants rebelles » du « socle commun » qui s’est constitué autour de Barnier, s’opposant à toute hausse d’impôts –, chutent significativement. Attal, qui était 3^e en octobre, se place à la 7^e position, tandis que Darmanin perd 8 points – c’est la baisse la plus importante dans le baromètre –, passant de la 7^e à la 14^e position.

Macron abîmé par la dissolution

Si Attal reste la personnalité préférée des électeurs d’Emmanuel Macron, il perd 7 points et reste talonné par Édouard Philippe (66 % et 65 %). À titre de comparaison, en septembre, lorsqu’il quittait Matignon, Gabriel Attal caracolait en tête de toutes les enquêtes d’opinion.

Le chef de l’État apparaît, lui, toujours très abîmé par la dissolution : seuls 5 % des sondés lui affichent leur soutien et presque deux tiers (64 %) disent ne pas l’apprécier. « La dissolution, c’est ce que son électorat, élitaire et en recherche d’ordre, déteste le plus », note Stéphane Fournier.

Dans son électorat, le président de la République ne figure en effet qu’à la quatrième position, derrière Attal, Philippe et Barnier, qui ont tous occupé le poste de Premier ministre sous l’ère Macron. La popularité de Macron tombe à 16 % et, jugeant son action politique, les Français lui donnent une note moyenne de 2,4/10.

Vers un retour de Lucie Castets ?

À gauche, un match se dessine entre Jean-Luc Mélenchon, favori des électeurs se positionnant « très à gauche », et François Hollande, en tête chez les électeurs se classant « plutôt à gauche »… Dans le détail, Jean-Luc Mélenchon est soutenu par 53 % des sondés se classant « très à gauche », devant Lucie Castets… et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. Castets, candidate de l’été du Nouveau Front populaire (NFP) au poste de Première ministre, reste d’ailleurs dans le jeu.

Grapillant huit points en un mois chez les électeurs se positionnant « à gauche », elle passe de la 4^e à la 2^e position. Chez l’électorat de Mélenchon, elle est même davantage appréciée (37 %) que Mélenchon lui-même (26 %) ! « Elle reste l’incarnation de l’union, qui est fortement demandée par l’électorat de gauche. Sa popularité risque néanmoins de chuter assez rapidement lorsqu’on l’aura oubliée », tempère Stéphane Fournier.
À LIRE AUSSI « J’assume la dégradation des recettes » : devant les sénateurs, Gabriel Attal défend son bilan

À Découvrir

Le Kangourou du jour

Répondre

Au classement général, Lucie Castets reste très loin derrière les principales figures politiques. Bien qu’en légère progression, son nom n’apparaît qu’à la 19^e position, entre ceux de Marine Tondelier et François-Xavier Bellamy.

François Ruffin semble, enfin, pâtir de sa récente rupture avec La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon. En tournée pour faire la promotion de son dernier film, Au boulot !, l’iconoclaste élu de la Somme, qui siège désormais sur les bancs des écologistes à l’Assemblée, n’apparaît qu’à la dixième position du baromètre. Il peine à s’adresser à sa base électorale. Chez les sondés se classant « très à gauche », il est 7^e, derrière Mathilde Panot, Marine Tondelier et Sandrine Rousseau.