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Politique à gauche: prudence sans optimisme après la signature de l’accord de « cessation des hostilités »

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Au lendemain de la signature, en Afrique du Sud, d’un accord de « cessation des hostilités » entre le gouvernement éthiopien et les autorités du Tigré, la communauté internationale salue, pour reprendre les termes du gouvernement britannique, « le choix de la paix ». Cependant, le texte de l’accord lui-même est à présent examiné à la loupe par les observateurs du conflit, pour qui de nombreuses questions sont encore sans réponse.

À l’image du chercheur Tim Vanden Bempt de l’Université de Gand, qui, ce jeudi matin, se réjouit du relâchement des « souffrances des populations », mais pour qui l’accord de Pretoria « laisse trop d’options ouvertes pour que les combats se poursuivent ou reprennent plus tard ». Il s’interroge notamment sur la présence et le rôle futur de l’armée érythréenne dans le Tigréainsi que des miliciens nationalistes de l’Amhara, les « Fanos ».

Et puis, après tous les crimes commis, se demande de son côté le professeur Kjetil Tronvoll de l’Université d’Oslo, les civils tigréens auront-ils confiance dans l’armée éthiopienne pour assurer leur sécurité, comme le stipule l’accord ? Rashid Abdi, de l’institut Sahan Research à Nairobi, s’interroge également. « Un problème va se poser si le désarmement » annoncé des forces tigréennes est simplement destiné à « désavantager le Tigré et donner à Addis-Abéba le pouvoir d’utiliser la force » comme bon lui semble.

► À lire aussi : Guerre au Tigré : les belligérants s’accordent sur « une cessation des hostilités »

« La seule solution qui vaille, c’est le dialogue »

« La clé », c’est la volonté politique, non seulement de signer un document pour faire la paix, mais aussi de « l’appliquer sur le terrain ». C’est ce qu’a expliqué mercredi l’un des médiateurs de l’union africainel’ancien président Uhuru Kenyatta, à notre correspondant, Romain Chanson : « C’est aux Éthiopiens que revient la responsabilité du succès de l’accord. C’est à eux d’exprimer la volonté nécessaire pour que ce processus fonctionne. Nous pouvons seulement les assister et nous pouvons uniquement désigner quel belligérant enfreint quelle partie de l’accord ».

« Et j’espère qu’en quittant Pretoria, toutes les parties vont s’adresser à leur population, vont s’entretenir avec leurs milices et vont solliciter leurs communautés différentes pour commencer un processus de dialogue qui obligera à faire des compromis et essayer de comprendre son prochain. Leurs différences ne disparaitront pas, mais la violence ne sera jamais la solution », at-il dit. Et d’ajouter : « La seule solution qui vaille, c’est le dialogue politique, s’asseoir autour d’une table et discuter d’avoir des différences ».

Tous les observateurs font donc preuve de prudence, sans optimisme. Car pour le chercheur et journaliste indépendant René Lefort, une voix très respectée sur l’Éthiopie, cet accord de paix masque une réalité très simple : il s’agit selon lui d’une « capitulation » des Tigréens, ni plus ni moins.

Pour lui, si les souffrances des populations civiles devaient être en effet allégées, la répression à venir sera sans pitié dans un Tigré sous commandement militaire éthiopien, c’est-à-dire à la merci du régime érythréen qui, selon lui, n’ a pas renoncé à mettre la province » sous sa tutelle ».

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