Éteindre l’incendie pour en allumer un autre. Invitée sur BFMTV ce dimanche 5 janvier, l’ancienne Première ministre et désormais ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a été sommée de revenir sur ses propos tenus, le 24 décembre dernier, lors de la passation des pouvoirs rue de Grenelle, avec sa prédécesseure, Anne Genetet.

Dans son discours en compagnie de sa prédécesseure Anne Genetet, l’ancienne préfète avait expliqué : « Je ne suis pas une spécialiste de ces sujets, mais je sais combien les questions d’éducation et de formation de notre jeunesse, de son insertion dans la vie professionnelle, de la qualité de notre enseignement scolaire et supérieur et de la force de notre recherche sont des pierres angulaires pour notre nation. » Des déclarations qui avaient eu de quoi surprendre. 

À LIRE AUSSI Pourquoi l’école laïque doit être une grande cause nationaleMais des propos que la députée Ensemble pour la République maintient : « Je ne crois pas qu’on attende d’un ministre qu’il soit spécialiste de ces sujets ou alors on peut repasser en revue les CV de tous », a-t-elle estimé. « Je ne suis pas Jean-Michel Blanquer, je ne suis pas Nicole Belloubet [tous deux anciens professeurs et recteurs, NDLR], (mais) évidemment je comprends largement les enjeux. »

Un mea culpa sur Mayotte

« En disant ça, je ne dis pas que j’ai déjà travaillé deux ans au ministère de l’Éducation nationale, qu’évidemment, en étant cinq ans ministre, j’ai suivi tous les sujets qui ont été portés au sein de l’Éducation nationale », s’est-elle défendue, souhaitant assurer de son « engagement sur ces sujets, qui [lui] tiennent à cœur ». « Je pense qu’on peut reprocher à ceux qui sont spécialistes d’être des technos », a-t-elle rétorqué, c’est-à-dire des technocrates trop spécialisés et avec un bagage politique insuffisant. Reproche qui lui avait été précisément formulé à son arrivée à Matignon, en mai 2022, période sur laquelle elle est revenue dans un récent ouvrage.

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Si Élisabeth Borne a donc remis une pièce dans la machine, elle a cependant souhaité faire son mea culpa sur la séquence polémique qui a eu lieu à Mayotte. Lors de sa visite sur l’île, le 30 décembre dernier, la ministre avait attiré les critiques après avoir tourné le dos à deux enseignants. Évoquant d’abord une « séquence tronquée », elle s’est défendue ce dimanche en expliquant avoir « un regret » : « Je ne leur ai pas expliqué que je devais m’en aller parce que j’avais des collègues à eux […] qui m’attendaient. »

« Ça fait dix fois qu’on me dit “Le cortège doit partir” […] évidemment, c’est une erreur de ne pas leur dire au revoir », a admis l’ancienne cheffe du gouvernement. La ministre non-spécialiste de l’Éducation nationale va-t-elle désormais pouvoir se reconcentrer sur ses attributions ? En premier lieu, les suppressions de postes prévues par le gouvernement Barnier, contre lesquelles elle se bat, ou les « groupes de besoin » en sixième et en cinquième, dispositif qui doit, à ses yeux, « faire l’objet d’une évaluation ».